cahier de doleances  

 

CAHIER DE DOLEANCES 

 

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Etat économique en 1788

 

Parmi les archives on rencontre encore le registre des Contentements. « Nous avons beaucoup de pauvres et surtout de veuve et de père chargées de nombreuses familles, mais quoy qu'il n'y ait qu'un petit pré de demi-vergée, il n'y a pas de mandiants.

« Point de manufactures. Notre commerce est du charbon, de l'eau-de-vie, du fil, du beurre, des fromages, des poulies, des bœufs et des vaches.

« Nous n'avons pas de gentilhommes plus pauvres que moy, et je n'ai pas besoin de secours. Nous n'avons éprouvé aucuns fléaux.

« Les traveaux ordinaires nous laissent sans travaille plusieurs temps de l'année, à moins qu'il ne se trouvent des bois en coupe.

« Nuls chemins de communication avec aucuns bours ni ville, excepté Livarot : on y va à somme ; mais les chemins sont si mauvais qu'il y a huit jours qu'un cheval de la paroisse s'est abîmé sous sa somme. Nul atelier de charité. On a regardé le pays d'Auge comme un pays per­du. Les débouchées qui nous ussent donné le moyen de vandre nos danrées les aurait randues plus commune dans les villes ; une lieue de route depuis la Combette jusqu'au-dessus de la Forge-Caumont eût ouvert le pays et la communication depuis Lisieux jusqu'à Argentan, par Livarot et Trun. La cavée d'Auge, raccommodée, donne une communication de Trun à Vimoutiers. Une routte qui partirait de l'Autellerie-Farou, venant traversser la routte de Livarot à Trun, soit au Ménil-Imbert ou Montpinçon, et qui se dirigeroit après vers Falaise, au moyen de quatre lieux de routte, ouvriroit le pays d'Auge en tous sens. Alors chaque paroisse dirigeroit un chemain pour accéder à l'une de ces routtes de charité, et la danrée, d'une facille exportation, porteroit l'abondance à Argentan et Falaise, en enrichissant les campagnes qui les approvisionneroient. Nos terres, situées entre la routte de Livarot à Trun et la petite rivière de Monné, sont en pentte. La hauteur produit du bois qu'on converti en charbon, fautte de débouché, des nouveaux couchées (couchis), des broussailles, des bruyères ; la m'y cotte des nouveaux couchées et quelques labours ; le bas des herbes : le tout médiocrement planté. Encor est-on obligé de convertire les boissons en eau-de-vie pour pouvoir s'en défaire. Les femmes s'occupent à filler du fil de lin dont on fait des toilles qui, blanchies à Vimoutiers, se vandent à Paris ; mais ce comerce va très mal ».

(1) M. de Corday, comme aussi Charlotte, ne respecte guère l'orthographe ; au moins leurs fautes ont-elles le mérite de nous renseigner éventuellement sur la prononciation locale.

(Source : Xavier Rousseau : Les Corday au pays d'Argentan pages 61-63)

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