MANOIR DE CAUVIGNY

 

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Manoir de Coulonches

Le château de Corday - Manoir de Cauvigny

 

 

Ce manoir fut l'habitation des grands parents paternels de Charlotte Corday.

Il est situé entre la ferme des bois et le Manoir de Glatigny où résidaient des cousins, amis de jeu de Charlotte.

A Mesnival, elle cotoyait ses oncles et tantes maternels. 

Il est aujourd'hui restauré et mérite d'être visité. 

Nous remercions ses proprétaires de nous avoir autorisé à prendre des photos qui illustrent les textes.

A. DALLET

Le château de Corday est une de ces demeures sans style, particulières au pays d'Auge. 

A droite et à gauche s'éparpillent dès bâtiments de toutes dimensions, écuries, pressoir, cave, fournil, grange, étables, charretteries. Quoique bien entretenu — parfois réparé avec des matériaux trop modernes dans ce cadre — l'ensemble donne une impression de tristesse qui provient peut-être de son isolement, peut-être aussi, dit Vatel, du souvenir de celle qui l'habita. L'avenue d'arbres, et aussi la côte qui s'élève vers Garnetot, bornent étroitement la vue à l'ouest, mais, des fenêtres de la façade est, l'horizon est vaste."

Cet édifice n'est plus la construction écrasée du XVIe siècle ; il possède déjà une certaine élégance, et nous croyons qu'il fût bâti vers le milieu du XVII° siècle.

Son élévation se compose de caves sous terre, d'un rez-de-chaussée, d'un premier et des combles. La façade qui regarde la route de Trun à Livarot, ainsi que le flanc qui fait face à Saint Gervais des Sablons sont entièrement crépis. Les autres parties, dont une donne sur un jardin légumier parfaitement cultivé, nous laissent voir une charpente ouvragée avec tuiles inclinées entre les colombages. Les sablières, placées entre les étages, forment un léger encorbellement.

Les combles à pente rapide sont recouverts d'ardoises et mouvementés par d'élégantes lucarnes. Les trois cheminées qui les couronnent sont en briques ; celle du nord à peu près carrée est plus volumineuse que les deux autres.  

Les ouvertures sont symétriques. Au milieu des deux façades sont percées de larges portes à plusieurs vantaux. Au rez-de-chaussée comme au premier étage, les fenêtres sont inégales en hauteur et en largeur.

A l'intérieur, il n'y a de remarquable que le salon entièrement lambrissé en vieux chêne et les énormes poutres équarries à cœur, ainsi que les solives saillantes qui supportent les lourds planchers.

C'est dans ce champêtre vallon à l'ombre de ces vieux murs que s'écoula une partie de l'enfance de l'héroïne normande qui poignarda celui que les uns ont appelé l'Ami du Peuple et les autres le hideux Marat. Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont naquit au Roncerai, dans l'ancienne paroisse de Saint Saturnin des Lignerits (1), le 27 juillet 1768, du mariage de Messire Jacques-François de Corday, écuyer, sieur d'Armont, et dame Charlotte-Marie-Jacqueline de Gaultier des Authieux.

Bibliographie : BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE L’ORNE - ESSAI DE TOPOGRAPHIE, DE STATISTIQUE & D’HISTOIRE DE LA COMMUNE DU RENOUARD - A. DALLET (1892)

Les de Corday au Pays d'Argentan de Xavier ROUSSEAU

LE CHATEAU DE CORDAY OU CAUVIGNY

Le château de Corday, qu'on appelait autrefois Cauvigny, n'est pas aisé à découvrir sans carte détaillée ou sans guide ; aucune route d'ailleurs n'y aboutit, mais seulement des chemins creux, boueux l'hiver, frais l'été,

Nous ne conseillons pas au visiteur de l'atteindre par le Mesnil-Imbert, mais de suivre l'itinéraire qu'empruntait aussi Charlotte quand elle allait d'Argentan à Cauvigny. On gagnera la route de Trun à Livarot. A gauche de cette route, et à mi-distance de ces deux localités, s'ouvre une route conduisant à Garnetot ; et dans le prolongement de celle-ci, à droite, un chemin abandonné, tendant vers Cauvigny. Nous recommandons de prendre, plutôt que ce chemin, un sentier qui lui est parallèle, mais est tracé dans l'herbage ; la barrière est toute proche de ce carrefour. A peu de distance et au bord de ce chemin on remarque un if de 4 m. de circonférence qui pourrait indiquer l'emplacement de l'ancien cimetière paroissial et aussi celui de l'église, reconstruite en 1754 dans la vallée.

Sur la droite, une large avenue à deux contre-allées — dont les ormes furent témoins de l'enfance de Charlotte — donne la direction du château.

C'est une de ces demeures sans style, particulières au pays d'Auge, et dont le colombage se remplit çà-et-là ou de petites briques plates posées en biais, ou de torchis. Mais la façade qui regarde l'avenue a été récrépie, ainsi que le pignon sud. De nombreuses fenêtres et demi-fenêtres, très hautes, sont disposées symétriquement.

La toiture est très aiguë et percée de quatre lucarnes ; jadis elle était décorée de deux girouettes.

A droite et à gauche s'éparpillent dès bâtiments de toutes dimensions, écuries, pressoir, cave, fournil, grange, étables, charretteries. Quoique bien entretenu — parfois réparé avec des matériaux trop modernes dans ce cadre — l'ensemble donne une impression de tristesse qui provient peut-être de son isolement, peut-être aussi, dit Vatel, du souvenir de celle qui l'habitat. L'avenue d'arbres, et aussi la côte qui s'élève vers Garnetot, bornent étroitement la vue à l'ouest, mais, des fenêtres de la façade est, l'horizon est vaste.

L'édifice est posé sur de vastes caves. Un vestibule qui se développe sur une partie de la façade donne accès à gauche à une cuisine aux poutres apparentes, et dont la vaste cheminée à large manteau de pierre blanche était jadis supportée par deux piliers encadrant des faïences à fleurs de lis. De chaque côté de celle-ci s'ouvrent sur deux retraits deux portes cintrées qui annoncent le XVIe siècle. L'édifice paraît dater du XVIIe, mais il n'est probablement qu'une extension d'un manoir plus ancien. Le vestibule longe le salon entièrement lambrissé de panneaux de chêne moulurés, la salle à manger s'étend à la suite, près de l'entrée, elle est tendue de papiers anciens ; entre celle-ci et le pignon sud se trouvent deux petites pièces.

Un escalier aux degrés pavés, avec rampe à balustrade de bois « en mollet d'abbé », se présente à droite du vestibule et débouche au premier sur un vestibule sembla­ble à celui du bas.

A droite est la chambre de Charlotte, une petite chambre, puisqu'elle ne mesure que 3 m. 25 sur 2 m. 70, éclairée d'une grande fenêtre au sud et d'une plus étroite donnant sur l'avenue. Vatel qui vint ici en 1862 dit que cette pièce n'avait jamais été tapissée ni même blanchie. Fanchon Margeot, la vieille bonne du logis, assurait qu'il y avait autrefois une alcôve qu'Alexis de Corday, frère aîné de Charlotte, fit démolir à l'occasion de réparations exécutées par lui vers 1803. Dans cette alcôve était un lit étroit accompagné de tentures et d'un couvre-pieds en soie bleue ; Vatel acheta le tout et l'offrit avec d'autres reliques au musée Lambinet de Versailles, du moins on l'assure. Au chevet était un coffre de chêne sobrement sculpté et qui servait à la jeune fille à serrer ses habits ; notre pieux collectionneur retrouva celui-ci dans un des cabinets du rez-de-chaussée, mais en trop mauvais état pour être tenté de l'acquérir. Une table à l'angle, et deux fauteuils complétaient l'ameublement.

Un deuxième cabinet semblable se trouve encore à ce pignon sud.

A la longueur du vestibule correspondent deux chambres aux cheminées de pierre surmontées de panneaux de bois sculptés, le tout recouvert d'une peinture grise.

Au-delà du vestibule sont deux autres chambres en enfilade, la dernière, qui prend vue sur la vallée et Glatigny, était celle des maîtres ; les poutres et les solives sont peintes en rouge et ornées de cartouches et de paniers fleuris ; les papiers peints, qui datent paraît-il de 1748, représentent une femme à genoux et un enfant sous une tonnelle.

Ces deux chambres sont situées au-dessus de la cuisine ; le mur nord qui renferme la cheminée est percé de deux portes cintrées, pareilles à celles du rez-de-chaussée. Ces portes conduisent à un autre retrait qui prend tout le pignon ; le pavage de petits carreaux ne retient nullement l'attention. 

Pourtant on y observe deux encadrements carrés de bois, faits chacun de quatre chevrons, retenant des pavés semblables aux autres et de même niveau. Ce sont des trappes qu'une légère traction relève et qui livrent accès à une cachette de 3 m. 80 de long sur 1 m. 20 de large, et 0 m. 80 de haut.

On dit qu'un prêtre réfractaire y trouva longtemps asile et qu'on lui passait des vivres par un trou pratiqué au-dessus de la cheminée de la cuisine. On doit bien penser que c'est là que s'étaient réfugiées les cinq personnes que les Bleus cherchèrent dans la nuit du 15 au 16 janvier 1796.

Au-dessus sont les greniers.

Jean Epois : L'Affaire Corday - Marat

Après la mort de Jacques Adrien de Corday de Cauvigny, son petit-fils Alexis, l'aîné des enfants (frère de Charlotte), fils de Jacques François de Corday d’Armont, qui avait épousé sa cousine Germaine Marthe Julie Françoise du Hauvet et avait émigré et servi comme officier au Royal-Bourbon à Barcelone, restaura le « Logis des Corday ».

Est-ce lui qui fit revêtir la façade principale d'un regrettable crépi ?

L'arrière a meilleure allure avec ses colombages encore intacts, ses dix-sept ouvertures, dont quatre fenêtres à la Mansart.

Au rez-de-chaussée sont les pièces de réception, l'entrée avec un bel escalier de bois menant à l'étage, le salon, dont la cheminée de style Louis XV est en marbre foncé, la cuisine-salle à manger avec une cheminée monumentale où l'on pourrait encore rôtir des quartiers entiers de boeuf ou un mouton, et donnant à l'immense pièce à hauts plafonds l'allure seigneuriale que connut Charlotte Corday dans son enfance.

A l'étage supérieur sont les chambres dont l'une a conservé sa tapisserie de l'époque.

Janine Ribes - Charlotte Corday, une Romaine de Basse Normandie

" Le Mesnil-Imbert, qualifié de « Manoir Seigneurial », n'était en réalité qu'une plaisante demeure sans prétentions, bâtie à flanc de coteau, au milieu des arbres fruitiers. Les murs de briques doucement patinées et de colombages, soutiennent un toit d'ardoises arrondi, et regardent la vallée par les yeux innombrables de leurs hautes fenêtres. La toiture elle-même est percée de quatre lucarnes. A droite et à gauche s'étendent les communs.

Toute la majesté du domaine lui vient d'une large avenue, flanquée de deux contre-allées, et plantée d'une quadruple rangée de marronniers superbes.

L'intérieur est confortable, sans luxe. Une grande cuisine lambrissée de chêne, une salle à manger tendue de papiers anciens.

On accède au premier étage par un escalier très large, à degrés pavés, dont la rampe s'orne d'une balustrade de bois sculpté « en mollet d'abbé ».

C'est au premier étage, à droite, au fond du vestibule, que s'ouvrait la chambre de Charlotte. Une chambre toute simple, éclairée par une grande fenêtre au midi, et par une plus petite du côté de l'avenue. La pièce n'était pas tapissée, pas même blanchie. L'ameublement en était d'une simplicité qui plaisait à l'enfant : un coffre de chêne sculpté où elle rangeait ses habits, une table, une petite glace, quelques chaises, et, au fond de l'alcôve, le lit étroit sous son couvre-pied blanc.

Sa mère occupait une chambre au même étage mais donnant sur le jardin. Derrière se trouvait un petit cabinet et une « cachette » qui servait d'oratoire à Mme de Corday, en attendant de donner asile, plus tard, à plusieurs prêtres réfractaires."

J.SHEARING ; Charlotte Corday, Jean-Paul Marat, Jean-Adam Lux

M. de Corday d'Armont ramena sa femme et sa petite fille chez son père au domaine du Mesnil-Imbert 2, dont la demeure, officiellement désignée comme manoir seigneurial, n'était cependant guère plus qu'une confortable maison de ferme.

Le domaine de M. de Corday de Cauvigny, au Mesnil­Imbert, était ceinturé de collines boisées, couronnées de chênes, et le manoir bâti sur un versant de la vallée entière­ment planté de pommiers. De beaux marronniers couvraient de leurs ombrages les hangars, les granges, la boulangerie; un puits profond distribuait l'eau à profusion.

Demeure solide et attrayante, tout y respirait la paix que donne la vie de famille et les rudes travaux de la terre. La maison, à grosses poutres, était couverte d'ardoises; les briques, avec le temps, avaient pris la teinte des roses fanées; les fenêtres, inégalement percées, encadraient la modeste entrée. Un simple jardin d'agrément, des champs et des vergers composaient le domaine, paisible et solitaire jusqu'à la mélancolie.

Le manoir se composait d'un vestibule dallé, d'une grande cuisine aux solives apparentes dont l'immense cheminée, avec abat-vent, était soutenue par des piliers à corbeille; d'une salle à manger lambrissée et d'un vaste escalier conduisant au premier étage lequel comprenait trois chambres à coucher et trois cabinets. Le mobilier était lourd, ancien, avec un but strictement utilitaire; aucun luxe, mais tout le confort de l'époque en ce qui concerne le chauffage, la nourriture et le service. On y voyait quelques livres, quelques tableaux, un ou deux instruments de musique et des tentures convenables. Les murs étaient lambrissés ou tapissés de papier. Le linge et l'argenterie ne manquaient pas; mais, en dehors de ces raffinements, la vie que l'on menait au manoir était dépourvue d'élégance, de distraction ou de loisir, et même de gaieté, à cause de la constante pauvreté qui y régnait et du douloureux contraste entre les moyens et les prétentions. ...

Martial Debriffe : Charlotte Corday (p.13)

Cauvigny, la magnifique demeure de Jacques-Adrien de Corday, qui a résisté au temps grâce à une restauration constante, est de nos jours un bien privé.

Imposante par sa dimension, l'épaisseur de ses murs et son « caractère », elle se confond dans un vaste horizon de forêts et de ruisseaux.

Les façades claires sont « rythmées par des poteaux traités en pilastres... La charpente, comme l'ensemble de la structure est en chêne... Originellement en tuiles plates, ainsi que le confirme la présence de débris encore visibles dans les combles, la toiture de Cauvigny est conforme à l'ensemble des couvertures de manoirs du pays d'Auge...

La disposition des jardins se rapproche de celle observée au château de Flers où, conformément à la hiérarchie, ils se subdivisent en trois secteurs aux fonctions bien définies : le premier à usage de jardin d'agrément, recoupé en quatre carrés séparés par des allées sablées, le deuxième comme potager et le troisième en verger planté de pommiers et de poiriers en plein vent. »

Philippe Deterville : Sur les traces de Charlotte Corday (page24 à 26)

Visite sur rendez-vous, Le Manoir de Cauvigny au Renouard (Orne)

Le manoir de Cauvigny fut construit à la fin du XVI° siècle, Entièrement conçu en colombages sur une base de grès ocre,il dresse son étage devant une cour rectangulaire limitée par les nombreux bâtiments nécessaires à l'exploitation agricole de jadis : étables, écurie, remise, cave, granges, four à pain et logements des journaliers.

La façade occidentale présente des colombes essentiellement verticales, Seuls deux panneaux, au niveau de l'étage, dessinent des croisillons complexes dont chacun ne nécessita pas moins de trente-trois assemblages. I[ y a quelques années encore, cette façade de colombages était masquée par un crépi. Trois lucarnes animent ce versant ouest du toit. Les murs latéraux sont également conçus en pans de bois. Celui du sud, en raison de la déclivité du terrain, repose sur un important mur de grès qui correspond à la cave.. La façade orientale montre un rythme de colombages uniquement vertical. Neuf travées composent l’ossature, L'étage s'appuie sur une sablière en léger relief, timide survivance de la technique d'encorbellement. Les poteaux relativement courts, qui n'ont pour longueur que la hauteur d'un niveau, s'épaississent en tête pour former des consoles sobrement sculptées. Les espaces entre les colombages sont garnis de tuileaux aux dessins variés ou de petites briques roses placées obliquement. Les quatorze fenêtres, qui encadrent la porte d'entrée disposée sensiblement au centre de l'édifice, sont alternativement étroites ou larges. Le manoir était beaucoup moins éclairé à l'origine car il n'existait qu'une ouverture sur deux. Jacques-Adrien de Corday fit percer de nouvelles baies qu'il agrémenta de linteaux courbes. De petites lucarnes percent les versants du toit couvert d'ardoises.

La distribution intérieure d'origine fut transformée par Jacques-Adrien de Corday. Il déplaça notamment l’escalier central pour disposer, au rez-de-chaussée, d'une salle à manger aux murs garnis de boiseries.

Le Manoir a conservé ses trois belles cheminées monumentales.

Dans le sol de la minuscule pièce située en arrière de l'âtre du premier étage, se dissimule une trappe qui donne accès à un niveau intermédiaire de faible hauteur où, dit-on, attrait été caché un prêtre réfractaire lors de la Révolution. Quoi qu'il en soit, cette sombre cachette a certainement connu des secrets à jamais oubliés.

Les poutres de la plus grande chambre ont gardé leur décor de fleurs et de feuillages peints,

A l'époque de Jacques-Adrien, le manoir conservait trois portraits dont celui de l’arriére-grand-père Pierre Corneille.

Les lits étaient en chêne ou en noyer. L'armoire de Monsieur de Cauvigny était en sapin, celle de son épouse, en noyer. La chambre de leur fille Marguerite, restée pour soigner ses parents jusqu'à leur mort, était également meublée d'une armoire. Celle de Charlotte bénéficiait d'une belle vue sur la vallée.

Un inventaire dressé le 15 Janvier 1794 à Cauvigny décrivait ainsi l'ameublement de la chambre de Charlotte située au fond d'un couloir :« trois chaises dont deux fourrées, une mauvaise table, une petite glace. Item un lit de plume de massacre et son traversin (..), deux matelas (...), une courte-pointe, deux draps de grosse toile, une couche en chesne et sa paillasse, rideaux et ciel en serge, deux rideaux aux croisées dont l’une en toile l’autre en oeuvre».

Après la disparition de Jacques-Adrien, Alexis, frère aîné de Charlotte, restaura le manoir. Il avait épousé sa cousine Marthe-Julie-Françoise du Hauvet.

CAUVIGNY vers 1930 - E.Albert-Clément : La vraie figure de Charlotte Corday.

«On accède par une large avenue de vieux arbres à cette vaste demeure, bâtie comme toutes les habitations du pays en bois et en terre, sur socle seulement en meulières, avec aussi quelques pans de brique. Aucun ornement en saillie sur la façade recrépie uniformément à la choux. Ce ne serait qu'un corps de bâtiment beaucoup plus long que haut et très banal, sans les fenêtres à petits croisillons et surtout sans les vastes pentes d'ardoises d'un toit aigu, presque aussi haut que la muraille et percé de trois lucarnes..

Autour, dans la verdure, s'élèvent six petits bâtiments, en charpente et argile, alors couverts en chaume et affectés â la cave à cidre, au pressoir; au fournil, aux écuries, étables, grange et charretteries. »

CAUVIGNY, vers 1980 - Jean Epois, L'affaire Corday-Marat.

Le « logis des Corday» dort maintenant.

Quelle tristesse et quelle solitude ! Comme on a peine à imaginer la vie qu'y o connue Charlotte enfant (...).
Dans le crépuscule, c'est le silence que trompent seulement le cri des chouettes, le volet qui bot au vent et le frisson du vent dons les branches des hautes futaies proches, d’ormes et de tilleuls.

Mais où sont les rires et les cris des enfants. ? Où sont les chevaux hennissant ? Où est le valet traversant la cour (…) ? Ils sont allés rejoindre ou royaume des ombres la petite fille, déjà vêtue de rouge, la petite fille au farouche destin.»

... Une récente campagne de travaux a redonné vie à cette demeure historique.

2 fiches d'inscription aux Monuments Historiques 

 

Titre
Manoir de Corday ou Cauvigny
Localisation
Basse-Normandie ; 61 ; Le Renouard
dénomination
manoir 
éléments protégés MH
communs ; ferme ; pressoir ; grange ; étable ; laiterie ; porcherie ; charretterie ; écurie
époque de construction
4e quart 16e siècle ; 18e siècle
personnalité(s)
Corday Charlotte (habitant célèbre)
Historique
Ce manoir, caractéristique du pays d' Auge, a été construit vers 1585. Sa structure à pans de bois a été consolidée à la fin du 17e siècle. La distribution et les décors intérieurs sont du milieu du 18e siècle (boiseries, sols, cheminées) et les papiers peints ont été réalisés vers 1810. Les communs à hourdis et à pans de bois du 18e siècle sont ordonnés autour d' une cour ouverte et comprennent un pressoir, une charretterie-grange, une étable, une porcherie et une laiterie. Charlotte Corday, née dans la ferme voisine, venait souvent dans ce manoir et y avait sa chambre. 
décor
menuiserie ; papier peint
propriété d'une personne privée
Date protection MH
1948/11/29 : inscrit MH ; 1997/04/07 : inscrit MH
Château : inscription par arrêté du 29 novembre 1948 - Façades et toitures de l' ensemble des communs, y compris la ferme du Clos-Roger (cad. H 76, 79, lieudit Le Château de Corday) : inscription par arrêté du 7 avril 1997 
Type d'étude
recensement immeubles MH
N° notice
PA00110902
 
© Monuments historiques, 1992 

 

 

Titre
Manoir dit le Château de Corday ou de Cauvigny
Localisation
Basse-Normandie ; 61 ; Le Renouard
aire d'étude
Vimoutiers
lieu-dit
Corday
dénomination
manoir 
parties constituantes
cour ; pressoir à cidre ; charretterie ; laiterie ; porcherie ; étable ; étable à vaches
époque de construction
17e siècle
Historique
Manoir construit au cours du dernier quart du 16e siècle (datation 1585 par dendrochronologie) , sans doute par Guillaume de la Haye, seigneur de Coulonces et du Mesnil ; Imbert ; réfection de décors peints intérieurs vers 1629 (dont cartouches et paniers de fleurs conservés dans la pièce nord à l' étage du logis) ; réfection du gros-oeuvre du logis à partir de la fin du 17e siècle ; laiterie remaniée au 19e siècle ; colombier figurant sur le cadastre de 1827 détruit ; le manoir est passe à la famille de Corday en 1629, par mariage de Jean de Corday, écuyer, seigneur de Glatigny, avec Cécile de la Haye, fille de Guillaume de la Haye. 
gros-oeuvre
pan de bois ; tuile en gros oeuvre ; pan de bois ; torchis
couverture (matériau)
ardoise
étages
étage de soubassement ; 1 étage carré ; étage de comble
couverture (type)
croupe
escaliers
escalier dans-oeuvre ; escalier tournant à retours avec jour ; en charpente
état
mauvais état
propriété privée
Date protection MH
1948 : inscrit MH 
Type d'étude
inventaire topographique
date d'enquête
1991
rédacteur(s)
Mousset Hélène
N° notice
IA00120091
 
© Inventaire général, 1991 
crédits photo
Dorbon - Archives Photographiques (Médiathèque du Patrimoine) © CMN
toutes les images
Dossier consultable
service régional de l'inventaire Basse-Normandie
13 bis Rue Saint-Ouen 14052 CAEN Cedex - 04 02.31.38.39.30

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