LA FERME DES BOIS

 

 

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Localisation : ce lieux-dit figure sur la carte de Cassini sous le nom Les Bois, en bordure du chemin qui mène de Cauvigny au Chêne au Loup, ancienne route carrossable figurant sur les cartes de Cassini et de d'Anville.

Ce chemin est partiellement aliéné. Dès lors, il n'est plus accessible.

 

Cadastre 1810

Cadastre 2005

La Ferme des Bois

Localisation : ce lieux-dit figure sur la carte de Cassini sous le nom Les Bois, en bordure du chemin qui mène de Cauvigny au Chêne au Loup, ancienne route carrossable figurant sur les cartes de Cassini et de d'Anville.

Ce chemin est partiellement aliéné. Dès lors, il n'est plus accessible.

Cette ferme fut une des habitations des parents de Charlotte Corday.

Elle ne figure pas à l'inventaire du patrimoine du canton, pas de fiche à la DRAC. Résidence privée, elle n'est pas visitable, mais visible à partir du Village.

Les textes que nous vous proposons ci-dessous montrent des différences tant sur la composition des lieux que sur les temps d'occupation.

La ferme aujourd'hui à peu de chose à voir celle décrite alors. 

Xavier Rousseau : Les de Corday au Pays d'Argentan.

" Par la route il y a plus de 3 km. du château de Corday à la ferme des Bois à laquelle fait allusion M. d'Armont en exposant l'état économique de la paroisse en 1788 ; mais un raccourci par Vignettes et Coulonches, réduit de moitié cette distance. C'est un chemin creux d'abord parallèle à la route de Livarot et qui atteint celle-ci sur le plateau par un rapide crochet d'ailleurs abrupt. C'est donc de la route de Trun à Livarot qu'on s'y rendra de préférence.

La ferme des Bois est isolée dans un vaste plant de pommiers ; deux bâtiments d'exploitation, tout neufs, remplacent ceux qu'utilisa Jacques-François de Corday d'Armont. Mais la vieille maison manable demeure, elle est perpendiculaire au chemin. C'est le type de la construction du pays d'Auge : colombage et torchis avec une toiture de tuiles, très élevée. Point d'étage, un grenier règne sur tout le rez-de-chaussée ; des additions succes­sives ont porté la longueur de la façade de 10 à 15 m. Au-devant est un parterre orné de grosses touffes de buis et préservé par quelques lices de bois ; derrière, le jardin. La maison n'a que 5 m. de profondeur. On y trouve plusieurs cabinets et une chambre montrant au plafond leur armature de solives et de poutres.

Dans la cuisine se voit une petite cheminée moderne, à droite de laquelle un escalier de quelques degrés conduit à une chambre dont les trois fenêtres donnent sur la vallée de la Monne. C'était la chambre de Charlotte, les murs jadis étaient revêtus de quelques panneaux de boiserie très soignés et le reste tendu d'un papier bleu à fleurs fort commun. Au-dessous de cette pièce est un cellier. Mais c'est dans la cuisine et dans le fournil, aujourd'hui abattu, que Charlotte réunissait les fillettes pour leur apprendre à faire de la dentelle et à coudre ; après quoi elle leur distribuait du pain, des friandises, des images, et M. d'Armont disait des contes de Barbe-Bleue. Rosé Lenormand, comme nous le rapportons au chapitre VIII, a donné tous ces détails à Vatel. La servante de Corday était tout l'opposé de ses bons maîtres, elle prodiguait les coups de « houssine » aux gamines sans cesse revenues au logis des Bois.

En 1764 la ferme des Bois appartenait à M. de Cauvigny, Jacques-Adrien de Corday (s. br. de Launay III) et était affermée à Féminot. Aux termes du contrat de mariage de Jacques-François de Corday d'Armont, elle était à la disposition de celui-ci le jour où quitterait le manoir familial de Cauvigny ; et c'est là effectivement qu'il habita presque constamment de 1783 à 1792. Charlotte, pendant son séjour à l'abbaye, passait ici ses vacances ; elle y séjourna de juin 1790 à juin 1791.

Il semble qu'au décès de M. de Cauvigny, 1795, les Bois revint à Charles-François-Amédée, son dernier fils, l'ancien curé de Vicques. Les héritiers de ce dernier vendirent la ferme à François-Pierre Fontaine.

Les Bois fut revendu à Vaudin, qui le céda le 22 juin 1894, à Hardy, lequel le transmit par héritage à dame Cousin, du Renouard, sa fille.

Présentement (en 1938) la ferme des Bois est inoccupée".

Jean Epois : L'Affaire Corday - Marat

"Adrien de Corday donna à son fils la ferme des Bois située sur une hauteur au nord du Mesnil-Imbert. Elle avait l'avantage d'être une petite maison habitable (deux pièces de 20 à 25 m² et une plus petite) avec deux grandes cheminées, et des bâtiments formant dépendances. Adossée aux bois : le terrain en pente assez raide dégage la vue vers le Mesnil-Imbert et les coteaux de Saint-Aubin. La cour qui l'entoure était plantée d'une cinquantaine d'arbres fruitiers sur quatre ou cinq hectares.

Elle existe toujours et elle est mentionnée sur les cartes d'état-major. Située à mi-chemin du château de Cauvigny et de Mesnilval, elle offrait l'avantage de pouvoir joindre rapidement (une demi-lieue environ) l'une ou l'autre des familles. Mais pour un Corday d'Armont, comment se plaire dans cette minable maison, sur cette terre si pauvre où l'eau entraîne la terre vers les fonds, isolée parmi les bois où le vent souffle lugubrement, certains soirs, comme un accompagnement au cri des chouettes qui hululent nombreuses dans les halliers?"

Janine Ribes - Charlotte Corday, une Romaine de Basse Normandie

" En 1774, M. d'Armont avait ramené sa nichée à la Ferme des Bois qu'il habitait déjà avant de venir au Ronceray poursuivre ses chimères égalitaires et agricoles.

A la ferme des Bois, les d'Armont n'étaient plus isolés. La maison s'élevait, en effet, près du chemin de Trun à Livarot, sur le domaine du Mesnil Imbert où logeaient les parents de Jacques, les Corday de Cauvigny. C'était une assez belle demeure, construite en torchis et colombages, avec un grand toit de tuiles, et isolée au milieu des pommiers. Pas d'étages, mais un vaste rez-de-chaussée et un grand grenier qui sentait toujours bon le fruit. La chambre de Charlotte, agréable et spacieuse, ouvrait par trois fenêtres sur la vallée. Elle avait, comme toutes les autres pièces de la maison, des poutres apparentes mais les murs en étaient revêtus de belles boiseries, et de papier bleu.

Enfin, trois bâtimcnts, groupés autour de la demeure, constituaient les dépendances. L'un d'eux, en particulier, abritait une cuisine et un fournil dont Charlotte avait fait son refuge de prédilection. Quand elle n'était pas à gambader dans les parterres bordés de buis, on était sûr de la trouver là, parfois seule, repliée sur elle-même, mais le plus souvent entourée de quelques fillettes de la commune à qui elle essayait de communiquer sa science toute neuve de la couture."

Albert Emile Sorel : Charlotte de Corday

" La ferme des bois était construite sur les terres du Mesnil-Imbert. Elle comportait une cour plantée de bons arbres fruitiers et quatre bâtiments isolés. Un jardin mettait de la gaieté autour de la demeure : elle était spacieuse et soignée. Il y avait des papiers au mur et au rez-de-chaussée, un salon."

Martial Debriffe : Charlotte Corday  (p 13, 65, 66).

… la ferme des Bois, une maisonnette située à une lieue et demie1 du manoir paternel. Elle offre, pour toute ressource, un jardin à cultiver, une basse-cour, des lapins et quelques vaches. Le couple y habitera une année. Il fait bien froid l'hiver dans cette modeste demeure d'autant que Jean-François attend toujours le paiement de la dot de Jacqueline ! Le soir, le couple se réchauffe près du feu qui menace de s'éteindre au moindre courant d'air. L'humidité ronge les murs de leur logement et met leur santé en danger.  En pénétrant dans l’unique pièce de la ferme des bois …  Rentrée chez Jean-François, la voici qui s’enferme dans sa chambre, la seule de la maison, située à l’étage. Elle tient à peine dans ces quelques mètres carrés …

J.SHEARING ; Charlotte Corday, Jean-Paul Marat, Jean-Adam Lux

M. de Corday d'Armont habitait la Ferme clos Bois qui faisait partie du domaine au Mesnil Imbert, et il avait pris en location les terres du Ronceray qu'il faisait valoir et où il mettait paître son bétail. Il ne dédaignait pas de se livrer aux travaux manuels.

La maison où il revint avec sa petite fille pendant l'été de 1768 était bâtie au milieu d'une cour plantée d'arbres fruitiers et flanquée d'un jardin d'agrément. Il y avait là encore moins de luxe qu'au manoir; les murs étaient recouverts de papier et il y avait un salon au rez-de-chaussée.

Les deux petites filles (Charlotte et sa soeur Jacqueline-Eléonor) à la Ferme des Bois, disposaient d'un petit cabinet tapissé d'un papier bleu ordinaire.

Philippe Deterville : Sur les Traces de Charlotte Corday

Curieusement aucune mention de la Ferme des Bois n'est faite dans ce livre récemment publié.

* * *

Le 21 août 1944, 70 bombes tombèrent dans les environs immédiats de la ferme sans la toucher. Il serait intéressant de savoir si ce bombardement fut l'oeuvre des allemands pour retarder l'avancée canadienne ou celle des canadiens pour éliminer les derniers allemands susceptibles de se terrer dans les bois avoisinants ?  Nos recherches concernant ces sujets nous ont permis de développer différents à propos de la poche de Falaise :

- Les Non dits de la poche Falaise Chambois : http://falaise.chambois.free.fr

- Pays d'Auge, dernier bastion allemand : http://aout1944.paysdauge.free.fr

Ce dernier nous permet de conclure que les bombes ne pouvaient provenir que des forces aériennes alliées ... car la Luftwaffe était alors aux abonnés absents depuis plusieurs jours ... à moins qu'elle résulte de l'artillerie allemande toujours active dans le secteur de Vimoutiers.

* * *

Un report des données de la matrice cadastrale de 1829 permet de préciser les dénominations des différentes parcelles dont nous avons en regard les noms des propriétaires d'alors, la superfice et la nature d'exploitation, la surface au sol pour les bâtiments.

Ces données permettent d'appréhender l'histoire des maisons.      

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