
EGLISE
SAINT MARTIN
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L'église
dédiée à Saint-Martin, évêque de Tours, s'élève
sur le penchant d'un coteau, peu incliné qui domine la rivière
de la Monne.
Cette
église est peu ancienne, car elle ne remonte que vers le milieu du XVIII°
siècle, ainsi que l'attestent les inscriptions latines, qui se trouvent
à l'extérieur, sur la porte d'entrée et portant la date
de 1754.
Avant
l'époque d'une révolution qui bouleversa entièrement toutes
nos administrations civiles et religieuses, la paroisse de Ménil Imbert
dépendait de la généralité d'Alençon et
de
l'élection d'Argentan, au point de vue administratif et financier.
Pour
le spirituel, la paroisse Saint Martin du Menil Imbert appartenait autrefois
au diocèse de Lisieux, archidiaconé de Gacé, doyenné
de Livarot.
Le
patronage appartenait aux XIV° et XVI° siècles au seigneur de
Boissey et au XVIII° an seigneur sans désignation individuelle. La
taxe des décimes s'élevait à la somme de 25 livres. Le
revenu de la cure était de 600 livres (1).
Ayant
été supprimée en 1802 malgré les protestations des
habitants, elle fut rattachée à celle du Renouard. C’est en 1851
seulement qu’ils obtinrent un décret érigeant leur église
en chapelle annexe ; mais leur paroisse n’en resta pas moins réunie
au Renouard.
Architecture
Cette
construction peu intéressante, située au centre d'un petit enclos
qui sert de cimetière, a la forme d'une croix latine ; sa longueur est
de 26 mètres et sa largeur d'un peu plus de 8 mètres ; les branches
de la croix ont d’une extrémité à l'autre environ 15 mètres.
Sur le chevet est appuyée la sacristie. On a employé la brique
pour les angles, les pilastres, les encadrements des ouvertures ; les parties
intermédiaires, qui forment de vastes panneaux, sont construites en blocage
de silex et de moellon revêtues d'un épais crépi.
Dans
le gable ou pignon est percée la porte d'entrée de forme ogivale,
vaste ouverture qui n'a pas moins de deux mètres de largeur.
Au
chœur, à la nef, a la sacristie, toutes les fenêtres sont cintrées
en wagon et ne présentent absolument rien d'intéressant. Les toitures
sont recouvertes de tuiles.
Sur
la partie occidentale de la nef s'élève un petit clocher en charpente,
dont la base à huit pans est surmonté d'un dôme en forme
de cloche.
A
l'intérieur, les voûtes en merrain sont soutenues par des entraits
et des poinçons de forte dimension.
Le
mobilier est bien pauvre et peu intéressant. L'autel supérieur
est appliqué contre le mur du chevet ; son retable est à colonnes
unies, au centre desquelles est un assez bon tableau, ayant pour sujet la descente
de croix avec huit personnages ; de chaque côté sont des statues
: à droite, Saint-Martin ; à gauche, Saint Céneri.
Les
autels inférieurs sont placés dans les croisillons du transept
et n'ont rien qui puisse fixer l'attention.
Le
clocher renferme une très petite cloche, peu ancienne.
Les
fonts baptismaux consistent en une cuve octogonale posée sur un piédestal
en briques.
D'après
le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE
L’ORNE - ESSAI DE TOPOGRAPHIE, DE STATISTIQUE & D’HISTOIRE DE LA COMMUNE
DU RENOUARD - A. DALLET (1892)
Xavier
Rousseau complète ces informations et signale déjà
le mauvais état du monument.
L'église,
située sur le flanc du coteau, non loin de la Monne, a la forme d'une
croix: Elle ne présente aucun intérêt archéologique.
La brique constitue l'encadrement des ouvertures, les angles et les chaînages
; le rempli est de grison et de silex. La couverture est de tuiles, avec un
petit clocher en charpente dont le dôme est en forme de cloche, posé
sur une base à huit pans.
(Photo
de la facade restaurée en 2006 avec l'argent de la vente des tableaux
au Musée d'Art Religieux de Sées)
Elle
est dédiée à Saint Martin de Tours. En 1759, le bénéfice
de la cure était évalué à 400 1. (grosse et menue
dîme et terre d'aumône) ; le curé était assisté
d'un vicaire.
Le
droit de nomination, selon Le Prévost (Pouillés de Lisieux), appartenait
aux XIV° et XVI° siècles au seigneur de Boissey-sous-Queverue
; au XVIII°, c'était le seigneur, sans désignation de lieu,
qui présentait à la cure : assurément celui du Menil-Imbert.
Effectivement ce privilège est exercé par Jacques de Préaux
en 1727 et en 1744. En 1743, par droit dévolu, ce fut l'évêque
de Lisieux qui fit la nomination. En 1786 le présentateur est le seigneur,
Emmanuel de Tiremois.
Au-dessus
de la porte on lit cette inscription : « Dei creatoris gratia translata
aedificataque hace ecclesia permittent, domino patrono de Préaux, pastore
Joannc J. Léger 1754. Lecointe anno dni. » : Par la grâce
de Dieu créateur cette église a été transférée
ici et édifiée avec l'autorisation du seigneur et patron de Préaux,
Jean Léger, curé, Lecointe, 1754.
La
cloche est de 1839.
A
gauche en entrant est le banc de Charlotte Corday et de sa famille, il paraît
dater du XVII° siècle.
Le
retable de l'autel principal est du XVIII° siècle, il est orné
d'une peinture représentant la descente de croix. A droite est la statue
de Saint-Cénéri, à gauche, celle de Saint-Martin. Ce dernier
est invoqué pour la guérison du carreau, et les mamans viennent
pendre autour de la statue les bavoirs, tabliers, brassières, chemises,
etc. des petits malades. Sur un cahier sont consignés les témoignages
de reconnaissance.
Près
de la statue du thaumaturge est le mémorial, imprimé en 1773,
des messes fondées à perpétuité dans cette église
: cent quarante par Marie de Ruppières, douze par Philippe des Manis
; une autre par le curé « à cause de la place du presche
qui lui a été donnée ».
Les
transepts sont pourvus chacun d'un petit autel. Celui de droite dédié
à Saint Nicolas, dont la statue gît sur le sol ; celui de gauche
est orné d'une bonne peinture, l'Annonciation, fortement endommagée.
Ce
sont là les seuls objets à signaler dans cette pauvre église.
Plus que pauvre, car on ne l'entretient plus. Des trous à la voûte
de bois traduisent le mauvais état de la toiture, les vitraux sont partout
crevés et laissent passer toute la végétation qui s'accroche
aux murs extérieurs, le tassement des tombes a défoncé
le pavage c'est l'annonce de la ruine prochaine.
Les
Corday au Pays d'Argentan : 1938 - pp. 58-60
Le
Menil Imbert fut supprimé comme paroisse en 1802 et réuni au Renouard.
Les protestations des habitants ne purent rien changer à cette décision
; un décret de 1851 érigea l'église en chapelle annexe
et ce fut tout ce qu’on leur accorda. Ces annexés sont toujours très
attaché leur village et c'est à l'ombre de leur église
qu'ils se font inhumer ; leur poussière s'y mêle à celle
de leurs anciens seigneurs, les Corday de Launay-Cauvigny.
L'église
s'est peu à peu écroulée à compter des années
1950 et fut abattue après l'effondrement du clocher, en 1953.
(Photo
prise par Mme Pierre Lecomte vers 1950)
Fiche
DRAC
|
Inventaire général
du patrimoine culturel |
titre
|
Eglise Paroissiale Saint-Martin |
localisation
|
Basse-Normandie ; Orne ; Le Renouard |
aire
d'étude |
Vimoutiers |
lieu-dit
|
le Ménil-Imbert |
destinations
successives
|
chapelle |
dénomination
|
église paroissiale |
parties
constituantes
|
cimetière ; croix de cimetière
|
époque
de construction
|
3e quart 18e siècle |
année
|
1754 |
auteur(s) |
maître d'oeuvre inconnu |
historique
|
Eglise paroissiale autrefois près
du manoir de Corday, selon la tradition orale, et reconstruite au Ménil
Imbert en 1754, selon l' inscription gravée au-dessus de la porte
; paroisse réunie au Renouard en 1802 ; devenue chapelle, l' église
est signalée en mauvais état par X. Rousseau en 1938 |
gros-oeuvre
|
brique avec pierre en remplissage
; calcaire ; silex ; enduit |
plan
|
plan en croix latine |
étages |
1 vaisseau |
état
|
vestiges |
|
propriété publique |
type
d'étude |
inventaire topographique |
date
d'enquête |
1991 |
rédacteur(s)
|
Mousset Hélène |
Référence
|
IA00120095 |
|
© Inventaire général |
Dossier
consultable |
service régional de l'inventaire
Basse-Normandie
13 bis Rue Saint-Ouen 14052 CAEN Cedex - 04 02.31.38.39.30 |
Ministère
de la culture - Mérimée
Sources
:
Informations
extraites du livre "La vie de Messire Pierre Crestey"
Manuscrit
de l'abbé Grandet publié et annoté par l'abbé BLOUET (1897).
Xavier
Rousseau : Les de Corday au pays d'Argentan
Livret
Guide des Journées du Patrimoine 1998 - Les Amis de la Monne (F. Rouchaud)
Bulletin
Trimestriel du Billot - N° 69 - Mars 2000
Démolition
du temple protestant du Renouard (J.Manoeuvrier)
Notre
souhait : Conserver les ruines, créer un lieu de mémoire
d'une histoire des religions ... histoire régionale particulièrement
riche, avec une aire de repos sur le terrain d'en face, en bord de rivière
...
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